Quentin accordéon

 

 

 

L'histoire du petit Quentin commence alors qu'il était encore plus petit que maintenant. Dans son jeune âge, il se plaisait à taper sur des boites de conserves et autres réceptacles qui font du bruit. "Padam poom tchi" faisaient les peaux de chèvres tendues sur des troncs creux, "pir li pa bim" sonnait la peau synthétique "Istanbul" de sa derbouka. Et il était content.

 

Un jour de Noël de ses 18 ans, la maman du petit Quentin (qui faisait le boulot du Père Noël) lui offrit une guitare. "Mais qu'est ce que je vais faire de ça" se disait-il ? Il comprit que pour faire des beaux bruits avec ce manche plein de cordes, il fallait apprendre à ses doigts d'autres techniques que taper. 

 

Trois ans plus tard, alors qu'il écoutait les bruits mélodieux des musiques de l'Est et de l'Ouest, d'avant et de maintenant, un instrument retint particulièrement son attention, c'était celui qui savait pleurer et gronder et swinguer en même temps. Il courut donc chez le vieux Fred pour qu'il enseigne à ses doigts comment glisser sur les cordes du violon.

 

C'est enfin y'a pas si longtemps que le bon Didou, un ours de la Haute-Marne, expert de musette auvergnate dans ses jeunes années, fit le cadeau de "Höhner", son accordéon désaccordé au petit Quentin... 

 

Pas la peine de vous dire ce qu'il a répondu lorsque les musiciens d'Ariane Quartet sont venus le chercher pour faire du bruit Klezmer. "On s'en fout si tu sais pas jouer, merde! Viens quand même !!!"

 

Et depuis les doigts du petit Quentin peuvent glisser et taper à leur guise sur les touches grises de la musique qui n'a pas d'âge et pas de valise.

 

PS : Quentin, c'est un peu notre enfant à nous. Un gosse à qui on aurait mis la musique dans le biberon, un chic type nourri à la crème de marrons, qui malgré son emploi du temps de ministre et ses 47 passions trouve toujours le temps d'être là, et de faire sonner son accordéon parmi nous.